Vivons-nous comme des machine? l'homme
a créé la presse, la télévision, la publicité, le
cinéma et cela conditionnerai la societé?
Chaque individu évoluerait donc dans un
environnement qui lui dicterait quoi penser?

Si on prend l'exemple du consommateur,
celui-ci a enfin pris conscience que la publicité
n'était qu' un moyen de le manipuler pour le
pousser à l' acte d'achat, mais en même temps il se
rend compte que celle-ci fait peut-être bien plus, inconsciemment, en développant sa façon de voir les choses, ses réactions.

Car à en croire cerains groupements et même gouvernements, on est tous partis pour devenir pervers et obsédés et ce à la vue des quelques affiches ou spots télévisés vantant les produits de plusieurs grands noms de la mode (Dior par exemple).

Pornographie et violence sont donc devenus les mots à la mode en ce début de 21ème siècle et bien qu' il y est un réel problème, celui-ci semble amplifier par tout le tapage qu' on en fait. L'être humain doit donc appliquer le tri sélectif des ordures s' il ne veut pas que son esprit ressemble à une poubelle...

    Croire en l'omnipotence des médias est une attitude naïve qui ne correspond ni à la réalité intrinsèque des mécanismes de diffusion (largement sur-estimée), ni à la capacité du récepteur (largement sous-estimée) à dévier ces messages de leur sens originel, voire à les ignorer

        Affirmer que toute l'humanité est suspendue à ce que font ou disent les médias est une exagération. Même l'événement le plus vu, les Jeux Olympiques, s'il réunit deux milliards de personnes ne concerne au fond qu'un tiers de la population mondiale. Dans certains pays, comme le Malawi, il n'existe qu'un seul journal. Dans d'autres, certains pays d'Asie Centrale et d'Afrique Sahélienne notamment, la télévision ne fonctionne que quelques heures par jour. Le plus souvent d'ailleurs, l'unique fonction de cette dernière est de divertir. Une grande partie de la population n'attend pas de ce média une interprétation sérieuse "des faits de la réalité" et il ne viendrait à personne l'idée d'exiger que la télévision ait une quelconque fonction d'information ou d'éducation.

Dès les années 40, Lazarsfeld et Merton, théoriciens de l'Université de Columbia et figures éminentes de la Mass Communication Research, ont parlé de la notion d'"entertainment" comme d'une fonction principale dans les processus de communication.
A cet égard, Lazarsfeld, psychologue autrichien proche du cercle de Vienne et formé à la recherche expérimentale, mènera nombres d’études afin de formaliser mathématiquement les faits sociaux, en toute neutralité, soucieux de mettre au point des outils d’évaluation utiles et opératoires pour les gestionnaires des médias.
Deux études sur l’influence des médias dans les processus de décision des
électeurs et sur le comportement des consommateurs de la mode et des loisirs montreront l’importance du « groupe primaire » ou « leaders d’opinion » dans les processus décisionnels des électeurs ou consommateurs.

La théorie du « two-step flow » relève l’existence de deux paliers successifs dans les flux de communication. Au premier se trouvent les personnes relativement bien informées parce qu’exposées directement aux médias ; au second, il y a celles qui fréquentent moins les médias et qui dépendent des autres pour obtenir l’information. Les travaux de Kurt Lewin sur la décision de groupe et le phénomène du leader parachèveront en quelque sorte la théorie de Lazarsfeld sur l’influence majeure d’une classe sociale informée et soucieuse de répandre ses idées.
La tendance actuelle qui consiste à dire que les personnes les plus à mêmes d’être influencées par les médias, et notamment la télévision, sont issues des classes populaires, pour ne pas dire « la France d’en bas »,est une ineptie, un mensonge qui ne repose sur aucun fondement solide.

4 L'influence des médias doit être relativisée

 

8 Aucune étude n’a jamais prouvé l’influence déterminante des médias.

Dès les années 60 et 70, le courant culturaliste britannique,
cultural studies, se penche sur les conditions de réception des messages et sur les différences d’analyse du discours médiatique. Il en ressort, notamment au travers d’un ouvrage célèbre de Richard Hoggart, « La culture du pauvre » (Minuit, Paris, 1970), que les milieux populaires se trouvent peu affectés par la télévision commerciale alors naissante et conservent un attachement particulièrement profond pour les traditions issues des couches socialement basses. Dès 1959, l’ouvrage de Edward T. Hall, « The silent language », montre les différences de sens qu’un individu peut accorder à une geste, une posture, une parole, un regard, suivant sa propre culture. Toutes ces études, au fond, ne dévoilent qu’une chose : le récepteur a autant de pouvoir, si ce n’est plus, que l’émetteur. Que les médias, vecteurs d’informations, en soient également devenus les maîtres à penser, il ne fait aucun doute ; mais de là à considérer qu’un message sera forcément vu, lu, entendu et qui plus est compris, il y a un gouffre que contrairement à la théorie, l’expérimentation peine à franchir.
On voudrait nous faire croire que les tournantes (interrogeons-nous là-dessus d’ailleurs. Le terme exact d’un tel acte est « viol collectif ». Or, il est bien rare d’entendre ou de lire cette expression. Elle est le plus souvent remplacée haut la main par le mot « tournante », terme vulgaire, pernicieux, gratuit et qui renvoie à quelque chose de banal, sans grand intérêt parce que tellement courant) ; on voudrait nous faire croire, donc, que les tournantes sont le fruit de jeunes manipulés par les images de la télévision, en proie à des hallucinations post-cathodiques et prêts à tout pour réaliser ce que la télé leur à montrer. On voudrait nous faire croire que tout cela est nouveau, et que la violence des banlieues est une résultante de la violence du petit écran. C’est renverser le problème que d’admettre une telle chose. Blandine Kriegel, philosophe de pacotille et moraliste de quat’sous, confond influence de la télévision et domination d’une violence institutionnelle créée de toutes pièces par les structures de l’Etat. Les morts sont-ils morts ? 

Il suffit de consulter les ouvrages de Foucault, Althusser, Bourdieu, j’en passe et des meilleurs, pour entrevoir la puissance des appareils idéologiques d’Etat face aux instruments de répression que représentent l’armée et la police.

Ces appareils idéologiques sont l’école, l’Eglise, la famille. Si les médias en font partis, la véritable pierre angulaire est formée par les structures éducatives, religieuses et familiales. Ce sont elles qui garantissent et perpétuent la violence symbolique, les distinctions et les clivages sur le terrain de la représentation. La pollution des esprits, sous couvert d’une légitimité naturelle, s’exerce à partir de ses institutions. C’est là qu’il faut agir, là qu’il faut frapper.

Non pas sur la télévision qui, aussi pourrie soit-elle, n’est victime que d’elle-même et, au fond, ne représente rien de plus que le miroir, certes ébréché et parfois sans tain, de la société française. Relisons « Le meilleur des mondes », le passage où, dans un méthodique souci de pavlonisation, des bébés de huit mois sont conditionnés à la haine des livres et des fleurs par l’association de la vue de ceux-ci à l’envoi de décharges électriques sur le plancher et au déclenchement de bruits intenses provoquant la souffrance et l’effroi. « On croit les choses parce qu’on a été conditionné à les croire. » Relisons la description, par Huxley, de cette société totalitaire où l’Etat existe, se garantit et se perpétue aux moyens de techniques de répression éducatives, pour satisfaire et remplir ces trois critères, « communauté, identité, stabilité ». Utopie, cauchemar ou prédiction ?… « Chacun appartient à tout le monde », non ?

Alexandre